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Restauration et reconstruction de l’orgue MICOT-WENNER
et construction d’un Buffet
Remerciements à l’auteur Pascal QUOIRIN – Facteur d’Orgues à St Didier (84-France)
Vraisemblablement, le buffet du facteur Jean-Baptiste Micot (un grand 8 pied si l’on s’en tient à la composition d’origine) devait aussi respecter ces contraintes. Les buffets encore visibles de ce facteur présente toujours une heureuse intégration notamment avec la tribune qui les supporte, souvent contemporaine et parfaitement adaptée à l’instrument lui-même (St Michel de Bordeaux, Saint Seurin de Bordeaux, Saint Pons de Thomières).
Pour l’église de la Réole, il semble bien évident que la tribune ait été conçue spécialement pour l’orgue. On remarque en effet, au centre du dispositif, une console rapportée et décorée qui devait suivre le mouvement des tourelles et plate-faces d’un positif de dos. On trouve le même principe à St Michel de Bordeaux.
Le nouveau buffet est aussi tributaire du matériel du facteur Wenner, ce qui implique un instrument de 16p en façade pour le grand-orgue et en principe 8p pour le Positif de dos. Le dimensionnement est donc limité par une grande part de ce matériel restauré et notamment les sommiers. Le Buffet du Positif tient compte du cartouche central en s’adaptant au contour de celui-ci. L’ordonnance des tourelles et plates-faces est définie par la nécessité de placer les basses de Montre de 16p et Montre 8p du clavier de Grand-Orgue. Les grands tuyaux sont sur les côtés et la forme générale en « V » dégage une partie non négligeable de la rosace.
L’ouvrage de menuiserie est conforme à la conception habituelle des buffets d’orgues de ce type : sous-bassement surmonté d’une ceinture assemblée en queue d’aronde recevant en applique une superposition de moulure en formant ainsi l’entablement puis, assemblés par tenons et mortaises sur celui-ci, les montants surmontés des chapiteaux de la partie supérieure.
Le positif, plus simple, est en débord de la tribune et un peu du cartouche. Celui-ci ne reçoit pratiquement aucune charge. L’ensemble de toute cette menuiserie est classique de forme, en revanche, le décor est contemporain. C’est un décor sculpté, en bois de tilleul sur lequel viennent quelques applications de polychromie et de feuille d’or, sur buffet intégralement peint. L’ensemble sera réalisé en pin sylvestre, montants et panneaux, entablements et chapiteaux.
Capacité de la tribune
La tribune actuelle de l’église abbatiale de la Réole a été au 18ème siècle construite spécialement pour recevoir un orgue dit de 8p dans le style français classique dont le poids se situe généralement autour de 5 tonnes pour ce type d’instrument. Le projet de reconstruction du nouvel orgue à partir du matériel essentiellement de Wenner aboutit, à un orgue de 16p en Montre avec un nombre important de jeux de 8p ainsi qu’une part importante d’éléments, pour la partie instrumentale, de conception 19ème siècle, massifs et lourds. Le buffet + la partie instrumentale restaurée que nous proposons dépasse, au niveau du poids, celui qui fut en place au 18ème et au même endroit. Nous estimons la charge totale à 13 tonnes.
La disposition Wenner, en hauteur, de la partie instrumentale, impliquerai un buffet dont le soubassement serait normalement équivalent à celui de Sainte Croix de Bordeaux. Nous rencontrons alors quelques difficultés si l’on intègre cette partie instrumentale telle qu’elle, le soubassement du nouveau buffet masquerait déjà d’un quart environ la rosace et la hauteur possible pour l’élévation des tourelles de 16p ne serait pas suffisante. Le parti a donc été pris d’imaginer une autre configuration avec néanmoins le souci de garder le maximum d’éléments Wenner.
MÉCANIQUES DES NOTES :
Nous proposons une adaptation de tout le matériel, console, châssis d’accouplements, machine Barker, abrégés, tout ce qui concerne la mécanique des claviers et du pédalier, des accouplements, des tirasses. Les éléments constitutifs peuvent être conservés, ils devront néanmoins être réadaptés par recoupes (rouleaux d’abrégés), modification des formats (balanciers, pilotes), rallonge des traverses de châssis pour l’adaptation à 56 notes si celle-ci est retenue etc…
Dans ces conditions, la disposition des sommiers est plus libre et l’adaptation de tout le matériel Wenner au nouveau buffet est beaucoup plus facile.
SOMMIERS RÉCIT ET GRAND-ORGUE :
Nous disposons au niveau de l’entablement, à la suite, les trois sommiers Wenner. L’avantage de cette disposition sur un même niveau est un réel avantage en ce qui concerne la justesse de l’accord de la tuyauterie. Elle se trouvera de fait à un niveau égal de température, ce qui ne serait pas le cas si le sommier de récit était placé plus haut, juste devant la rosace, donc subissant inévitablement une élévation de température.
SOMMIERS PÉDALE :
Pour occuper de la façon la plus appropriée l’espace disponible sur la tribune, les sommiers de pédale seront placés en bas du soubassement de chaque côté. Pour éviter d’encombrer l’espace, les trois jeux d’anches, Bombarde 16p, Trompette 8p, Clairon 4p seront installés sur de nouveaux sommiers au fond et au centre.
Cette solution libère 3 registres sur lesquels nous proposons des jeux complémentaires: Bourdon 16p, Violoncelle 8p, Grande quinte 10 2/3 (bouchée). Le plan de pédale se trouve ainsi significativement enrichi ce qui permettra ainsi d’aborder le répertoire approprié à ce type d’instrument dans de meilleures conditions.
CLARINETTE DU GRAND ORGUE :
Le sommier de grand-Orgue comporte une chape libre. Nous proposons une clarinette de 8p, comme dans le positif de l’orgue WENNER de l’église de St Louis de Bordeaux. Ce type de jeu nous paraît utile dans le répertoire romantique notamment pour « lisser » les effets de crescendo de manière à ne pas arriver trop brutalement sur les jeux d’anches.
RÉCIT BASSON 16p :
Nous nous sommes inspirés des Bassons 16p de Wenner à anches à larmes.
Pour faciliter l’accès pour l’accord, l’ordre des jeux d’anches sur le sommier est réagencé. L’opération se fait en gardant les chapes et les registres.
CHARPENTE INTÉRIEURE :
Toute la partie instrumentale sera disposée sur une charpente en pin sylvestre de forte section. Cette charpente sera positionnée sur une semelle de répartition. Les sommiers seront positionnés sur des barres métalliques reliant cette charpente de l’avant à l’arrière. Cette particularité permet d’obtenir une totale stabilité pour le niveau des réglages mécaniques.
SOUFFLERIES :
Il existe dans le matériel ramené récemment à La Réole, la soufflerie de Wenner qui était encore fonctionnelle à Ste Croix de Bordeaux. Cette soufflerie était disposée à l’arrière de l’orgue à l’emplacement des Cunéiformes actuels. Les trajets de vent étaient directs et les distances entre sommiers et soufflets réduites ce qui impliquaient des longueurs de porte-vents bien adaptées. De ce fait, l’orgue Wenner avait une bonne alimentation sans altérations, houppements ou autres défauts.
Pour la nouvelle disposition que nous prévoyons, cet agencement n’est pas possible. Il est donc indispensable de créer dans la partie instrumentale un ensemble de 5 soufflets : 2 pour la grands fonds de pédale, 1 pour les anches pédale, 2 pour le Grand-Orgue, Récit et Positif. Chacun de ces soufflets étant assujettis à un système de régulation. Les nouveaux soufflets seront réalisés en pin sylvestre, éclisses et cadres. Ils seront à plis inversés et table intermédiaire. La mise en peau sera faite avec du mégisse blanc paré.
TIRAGE DES JEUX :
Une grande part du tirage des jeux était constituée des éléments appartenant à l’orgue de Dom Bedos. Ces éléments, essentiellement des pilotes tournants forgés, n’ont jamais quittés les buffets de Sainte Croix. Aussi, un tirage des jeux selon les techniques du 19ème siècle propre à Wenner est créé: Pilotes tournant carrés ou ronds et pattes en fer plat soudé, équerre en fer découpé, tirants et liaisons en chêne.
BOITE EXPRESSIVE :
La boîte expressive de Wenner avait ceci de particulier qu’elle était constituée de châssis vitrés. Les verres étaient assemblés dans des cadres semblables aux fenêtres. Nous gardons ce principe assez innovant pour l’époque et doublons ce vitrage. De cette manière, l’efficacité de cette boîte sera plus efficiente.
Les jeux recensés de Jean-Baptiste Micot se présentent aujourd’hui dans un état comparable à celui de la tuyauterie de Dom Bedos de Celles de Ste Croix de Bordeaux avant sa restauration. La lèpre de l’étain est avancée sur certaines parties notamment les corps en étain des tuyaux à bouche et des jeux d’anches. En revanche les pieds, en étoffe, sont dans un bon état de conservation. La restauration est normalement possible, comme celle de Ste Croix de Bordeaux. Elle permettra d’assurer à chaque tuyau une bonne solidité et fonctionnalité.
En ce qui concerne les parties lépreuses, celles-ci seront découpées du corps des tuyaux et remplacés par une pièce neuve en étain martelé du même titre et de même épaisseur. Ces pièces seront soudées sur des bords sains. Les zones lépreuses se situent principalement en haut du corps des tuyaux, là ou l’on intervient pour l’accord. Ces rallonges neuves qu’il sera donc nécessaire de faire seront réalisées en métal martelé de faible épaisseur de manière à ce qu’elles soient facilement malléables. Ce point est important. En effet, toutes les tuyauteries anciennes sont difficiles à accorder, les cônes d’accord et le geste de l’accordeur qui laisse tomber son outil de son propre poids sur le haut du tuyau, soit pour l’évaser soit pour le refermer n’est pas sans risquer d’éreinter (terme propre à Dom Bedos) l’ensemble du tuyau qui, s’il est ancien, est moins résistant qu’un tuyau neuf. Le fait de rallonger avec du métal fin et malléable facilite considérablement l’accord de ce tuyaux tout en préservant son intégrité.
On note aussi dans cette tuyauterie à bouche certaines modifications (hauteurs de bouches recoupées en arrondie, dents assez profondes sur le devant des biseaux). Ces interventions seront identifiées avec précision de manière à savoir si elles sont dues à Wenner. Si elles le sont, elles seront éventuellement conservées. Pour d’autres jeux, (notamment la doublette G-O), les hauteurs de bouches sont restées intactes et les biseaux sont seulement marqués de fines incisions.
Les tuyaux manquants des séries homogènes de Micot seront fait en stricte copie du modèle original. Chaque tuyau de chaque série sera mesurée (circonférence et non le diamètre). La mesure sera portée sur un diapason inégal correspondant à l’accord mésotonique probablement employé par Micot et les mesures manquantes pourront être ainsi obtenues par extensions et déductions. Il est particulièrement intéressant de constater la coexistence dans cet orgue des deux systèmes d’accord : la coupe sur le ton (tuyauterie de Micot) et le pavillon (Wenner).
RESTAURATION DE LA TUYAUTERIE DE WENNER
En ce qui concerne les tuyaux de bois, nous ne procéderons pas à un ré-encollage intérieure. Cette opération risque de déformer la géométrie du tuyau et affecter par conséquent son harmonisation. Le joints dilatés seront inspectés et flipotés au besoin. Une peinture neuve extérieure, du même type que l’original sera appliquée. Dans l’ensemble, cette tuyauterie de Wenner semble avoir gardé tout ses paramètres originaux. Pour le reste de la tuyauterie en métal, on note un certain nombre de tuyaux coudés qui l’ont été par nécessité du fait d’une disposition sur le sommier en conflit avec le buffet. C’était le cas de quelques basses de jeux, notamment celles du positif dont les deux sommiers diatoniques avaient les dessus disposés sous la grande tourelle de 8p du positif de Ste Croix et, les basses au niveau des deux plates-faces, section la moins haute du buffet. Ces tuyaux seront découdés s’il n’est pas nécessaire de les conserver ainsi dans le nouveau plan de la Réole.
GÉNÉRALITÉ SUR LA RESTAURATION DE LA TUYAUTERIE DE MÉTAL
JEUX A BOUCHE :
Les travaux de restauration de la tuyauterie de métal font l’objet de travaux de base, à caractère systématique :
– lavage à l’eau claire, lustrage intérieur après séchage sans produit ajouté;
– passage au mandrin, mise au rond, dé-cabossage des pieds ou corps sans besoin de démontage du tuyau;
– battage sur mandrin en évitant les gouttes de soudures intérieures;
– soudage des déchirures, re-soudage des soudures arrachées ou décollées, redressement des pieds affaissés, restauration des pointes de pieds;
– bouchage des petits trous par dépose de gouttes de soudure sans pose de plaques ajustées.
L’étude des mesures et le relevé des marques pourront être faits préalablement ou en parallèle à ces opérations. Un tri de contrôle sera réalisé pour les jeux d’apparence homogènes. Les opérations de rallonge des tuyaux, modification des hauteurs de bouche, interventions sur biseaux, compléments de tuyaux neufs par familles, dégradations de pieds de tuyaux en raison de lèpre, seront répertoriées de façon systématique et présentées dans les propositions de restauration dans le dossier d’études et de conception. On veillera autant que possible à préserver les embouchages des tuyaux existants lorsque ceux-ci sont représentatifs de l’état originel. Les biseaux et lèvres feront l’objet d’un soin attentif.
JEUX D’ ANCHES :
– démontage complet, nettoyage, relevé des épaisseurs de languettes et contrôle des progressions des canaux (inversions éventuelles);
– dressage des rigoles;
– désoxydation des languettes en préservant les courbures;
– traitement des rasettes, retaille des crochets à la lime, et graissage minimal (vaseline);
– réfection des pieds lépreux au besoin;
– vernissage des noyaux;
– Remplacement des coins abîmés;
– Restauration des pointes affaissées.
PRÉCISIONS SUR LES OPÉRATIONS DE RESTAURATION :
BAISSER LES BOUCHES :
Pour les tuyaux allant jusqu’au ½ pied, l’opération se fera par apport de plaque de métal soudée. La soudure sera plate, fine et sans cordon. Pour les plus petits, l’opération se fera par décapitation du tuyau.
RECTIFICATION DES BISEAUX ENDOMMAGÉS :
En ce qui concerne les dents sur les biseaux, considérées comme n’étant pas d’origine, on les effacera à l’aide d’un outil spécial. Le métal repoussé par l’incision du couteau à dents sera ramené dans le talus du biseau. Le profil sera rétabli doucement à l’aide de spatule de bois. Pour les biseaux fortement mutilés, on procédera par décapitation du corps et dessoudage du biseau sans toucher la partie supérieure du pied, niveau lèvre inférieure. Le biseau une fois démonté sera re-profilé au rabot. Une partie de métal sera ressoudée à l’arrière pour compenser la perte de dimension créée à l’avant du biseau.
TUYAUTERIE NEUVE :
Les façades du buffet positif de dos et grand-orgue seront en étain à 80% raclé et poli. Les pieds de la première octave du 16p seront doublés de cuivre à l’intérieure. Les tuyaux neufs qu’il sera nécessaire de construire pour compléter les autres jeux, seront fait en copie dans le même titrage et traitement du métal.
OPÉRATIONS DE RESTAURATION DES SOMMIERS:
– Encollage des grilles à la colle à chaud assez diluée pour éviter toute surcharge;
– Rectification des perces modifiées par bouchonnage de chêne dans le sens du fil;
– Dressage des tables à la varlope si cela est nécessaire;
– Rétablissement des faux registres ou réfection au modèle dans la même qualité de chêne (chêne d’Alsace sur quartier, meilleure résistance aux variations hygrométriques);
– Nettoyage des chapes au racloir;
– Rétablissement des perces endommagées ou transformées;
– Restauration et consolidation des perces du passage des vis;
– Dressage à la varlope de la face côté registres;
– Réparation des registres au niveau tête, perces;
– Dressage léger des deux faces;
– Enchapage par calage de papier;
– Dressage du siège des soupapes;
– Dressage des soupapes d’origines et mise en peau par du mégisse blanc de forte épaisseur;
– Désoxydation de toutes les pointes guides et ressorts;
– Réfection des boursettes en mégisse blanc de premier choix;
– Réfection de toute l’étanchéité du caisson de laye;
– Restauration des faux sommiers et supports d’origine par greffes assemblées en queue d’arondes des parties détériorées.
PHASE DE TEST DU SOMMIER RESTAURÉ :
– Étanchéité des gravures entre elles à pression élevée, avant enchapage;
– Étanchéité des gravures à pression normale après enchapage;
– Étanchéité des soupapes à pression normale;
– Vérification de chaque perce au niveau de l’écoulement du vent (celui-ci doit sortir sans turbulences, et, la perce étant obstruée manuellement, on ne doit rien entendre).
– Les balanciers seront redressés et réalésés;
– Les rouleaux d’abrégés recoupés et seront munis de palettes au modèle;
– Les garnitures de palettes seront refaites en cuir;
– Les crapaudines laiton seront désoxydées et les garnitures cuirs refaites;
– Les châssis d’abrégé seront restaurés et ré-assemblés aux nouvelles côtes;
– Idem pour tout les châssis porteur de train de balanciers;
– Les leviers pneumatique de la machine BARKER seront remis en peau (mégisse blanc);
– Remise en peau des soupapes d’admission et de décharges;
– Réalésage de toutes les perces;
– Réfection de toutes les garnitures;
– Réfection des boursettes;
– De-oxydation des ressorts et de toutes les pièces métalliques constituant les mécanismes.
Le nouvel orgue MICOT-WENNER est intégralement monté en atelier, nous estimons que l’espace à la tribune sera suffisant pour toutes les menues opérations de travaux qui seront nécessaires au cours de son remontage.
PRE HARMONIE EN ATELIER :
La pré-harmonie inclut notamment la restauration des dents, l’embouchage provisoire. Pour les tuyaux neufs, elle induit notamment l’ouverture des bouches des tuyaux neufs, l’embouchage et le passage préalable sur mannequin.
La plupart des tuyaux de WENNER et MICOT (retraité par WENNER) ont conservé, à notre avis, une grande part du paramétrage d’origine : ouverture de pieds, hauteurs de bouche. Les biseaux ont reçu néanmoins quelques dents supplémentaires qui seront effacées pour que le timbre retrouve sa vivacité. Une fois rétabli l’ensemble de ce paramétrage, l’orgue retrouvera le caractère propre aux instruments de ce facteur. Les jeux d’anches, pour une bonne part de MICOT, harmonisés selon la tradition classique française, sur la saute, forment, dans ce type d’orgue, un Grand Chœur puissant et coloré. Sur les différents tuyaux d’anches que nous avons pu examiner attentivement, nous avons constaté que les languettes étaient toutes d’origines. Cet aspect est d’une importance capitale pour l’harmonie de ces jeux. En effet, les caractéristiques très particulières du métal à languettes employé par Micot ou Dom Bedos de Celles est pratiquement impossible à reproduire si ce n’est qu’industriellement et en très grande quantité.
L’avantage de ce métal à languettes réside dans le fait qu’il produit un timbre pour lequel se développe beaucoup de « bourdon ». Le son n’est jamais vulgaire et la fusion avec les autres timbres se fait de manière beaucoup plus naturelle. Ce métal a aussi l’avantage de se prêter très facilement aux opérations de courbure que l’on peut reprendre à volonté, à l’inverse du métal moderne qui, quelque soit le titrage, supporte difficilement d’être retravaillé plusieurs fois.
TRAVAUX D’ HARMONISATION EN 2 TEMPS :
TRAVAIL PRÉPARATOIRE (pré harmonie) :
Embouchage à la table en agissant sur les lumières, le rétablissement des dents d’origine, l’ouverture du pied, la position en hauteur du biseau et la géométrie parfaite dans le même plan de la lèvre inférieure et supérieure. Ce premier travail sera suivi d’une égalisation du timbre sur mannequin réglé à la pression définitive. L’accord sera seulement approché.
TRAVAUX D’ HARMONISATION DANS L’ ORGUE & SUR LE SITE :
La totalité de la tuyauterie sera installée dans l’orgue sur les sommiers. On procédera à un travail particulier au niveau des transitoires d’attaques de manière à donner à l’orgue une élocution claire et distincte. L’égalisation concerne l’attaque, la stabilité de chaque tuyau et son intensité. Ce travail « diriger l’harmonie » se fait depuis les claviers. Il est exclusivement fait par M. Pascal QUOIRIN. Le résultat est aussi vérifié en écoutant l’orgue depuis la nef. On procède ensuite à l’établissement définitif de la partition sur le jeu de prestant 4p. L’accord s’établit ensuite par copie sur le prestant pour tout le reste de la tuyauterie avec vérification fréquente et journalière de la partition.
Les jeux d’anches dont l’harmonie été déjà préparée en atelier, seront aussi égalisés de manière à attaquer rapidement en articulant clairement. La coupe des corps se fera au point de saute. Toutes ses opérations d’harmonisation, en atelier et sur le site se font par M. Pascal QUOIRIN assisté d’un technicien harmoniste.